Ysé - pourvu que ça dure, la belle aventure

Les douze coups de midi ont sonnés depuis déjà deux bonne heures. Tu ne sais plus trop ce que tu as pris pour être dans cet état-là. Ça doit être un mélange de drogues et d'insolations avec en prime l'excitation d'être arrivée ici. Alors tu sautille en sortant de ta tente quand la lecture automatique de ton téléphone passe du Patrick Sébastien, tu te mets à chanter ou plutôt à hurler "AH QU'EST CE QU'ON EST SERRE, AU FOND DE CETTE BOITE" -je n'écris pas le suite, vous la connaissez- A force de sauter, ta banane commence à avoir des maux de ventre qui ne te laisse pas indifférente, si elle se met à vomir tout son intérieur tu vas devoir t'arrêter et tout ramasser. En voulant ralentir la cadence tu marches sur le talon de ta crocs et cette dernière te fait chuter sur une demoiselle. Tu t'arrêtes te chanter, "Le bon Patrick il avait raison..." un rire s’échappe de ta bouche "Tu vas bien ?" tu te redresse et vérifie si ta crocs va bien.

grand soleil à perte de vue; t'es partie à deux mètres de ta demeure en tissu. t'as lorgné l'herbe puis t'as attrapé un livre. ysé, rare moment de calme. la tempête quelle qu'elle soit plane sans doute au-dessus de ta tête. impossible que tu restes sage comme une image plus de quelques minutes d'affilée.

et pourtant.

rien ne vient perturber ta lecture. ta tête se rapproche des lignes. tu t'abreuves des mots, pourtant ils sont bien trop près de toi. les lettres, une à une se détachent de ton livre et de tout sens. un, deux, trois, sommeil. c'est le cas de le dire, t'as prévu des fêtes de trop tous les soirs de tes vacances. tu récupères quand tu le peux.

alors que tu somnoles tranquillement, tu te mets à entendre une voix qui chante. non, qui vocifère du patrick sébastien. elle ne crie pas avec colère, mais elle y met tellement d'ardeur que c'en est presque flippant. tu laisses ton esprit divaguer sur les mots "serrés" et "boîte", puis un poids vient s'abattre sur toi, donnant tout son sens aux paroles. fais tu partie des sardines ou des aromates? t'ouvres les yeux et tu vois de flamboyantes crocs et une banane s'exposer à tes pupilles. tu réponds, un peu endormie "oui, ça va" tu te redresses et souris à la chanteuse matinale. "c'est triste, mais tes crocs ne sont pas sorties indemnes de cette chute apocalyptique" tu désignes la lanière d'une crocs qui pend tristement, délogée de son habitat naturel. "pauvre bout de plastique, si jeune"

La brunette qui était allongée sur la pelouse du campement a survécu à ma chute monumentale, elle est bien la seule. D'ailleurs elle te le fait remarquer en faisant pendouiller le pauvre bout de plastique parti trop tôt. "C'est horrible, je suis une meurtrière !" des larmes monte dans tes yeux "Comment Patrick à pu me faire une chose pareil?" tu t'allonge sur le dos "Il n'avait rien demandé" bon d'accord, tu en faisais peut être un peu de trop, mais c'était de si belles crocs que ça te fait mal au cœur.