composition: sans alcool (adrice)

Mouton Lâche Messages : 147 Points : 151 Date d'inscription : 06/06/2018

Visage coupé par les tabloïds, le logo rouge-blanc illumine, et le gamin à gauche martèle par terre son beau ballon trop rond, les vieux hauts-parleurs diffusent Nostalgie sur un air de Laurent Voulzy; désir, désir partie 1, Beatrice finit par baisser ses lunettes, le soleil lui mange le visage, à partir de là, les boucles descendent sur ses joues.

Bah alors, on s'est fait mal?

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Goéland Sage Messages : 50 Points : 57 Date d'inscription : 07/06/2018

le soleil ne laisse en paix personne. une déclaration de guerre silencieuse, que personne ne contre. les pieds dans l'eau de la piscine. la casquette sur le nez. encore quelques minutes et adriel ne tiendra plus la chaleur. plongeon dans l'eau programmé. le bruit d'un ballon qui rebondit, éclabousse de l'eau qui l'entoure. la lassitude d'entendre des engueulades ou les pleurs d'un gosse ont empêché les tentatives de disputes. picotement sur la paume, adriel pose les yeux sur la plaie qui se rouvre. une voix entre les gouttes d'eau qui à repéré le sang. « accident de merguez. » le sang perle, il presse ses paumes l'une contre l'autre. priant pour que le saignement s'arrête. « c'est pas grand chose. »

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Mouton Lâche Messages : 147 Points : 151 Date d'inscription : 06/06/2018

Viens sous le parasol.

Tutoiement oublié, barrière sociale déglinguée avec un sourire, Beatrice le porte comme un accessoire de mode, ouais ça ressemble à ça, sur ses belles joues toutes colorées mais pas encore peintes de soleil, ça sent le chlore et les bourdonnements des insectes vont et viennent avec l'acoustique, symphonie improvisée mélange de va-et-vient de l'eau dans un spectacle familier, ça sous une température en hausse mais c'est que le début de l'été alors les portraits se font au fur et à mesure. Beatrice elle l'a déjà vu plusieurs fois, le blessé, le garçon sans ambulance.
Elle c'est peut être les gyrophares en deux couleurs flashy qui remontent au dessus de la route pour attirer le regard des passants, quoique c'est la forme de ses seins sous le maillot qui illumine au final. Elle a rien d'une sauveuse, Beatrice, elle a sa boîte de premiers soins et sa jolie poitrine c'est tout.

Ça saigne pas mal ton truc c'est plus très halal là.

@Adriel

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Goéland Sage Messages : 50 Points : 57 Date d'inscription : 07/06/2018

du rouge liquide s'échappe entre ses mains. ça pique un peu. potion magique qui s'échappe des veines du blond. avec la pâleur de la chair, on aurait croire le sang plus clair. mais c'est ce mélange à l'eau qui accentue les ombres et reflets. rend la potion d'une beauté sans faille. hypnotisante. autant que le visage de la brune ou se bat l'ombre et la lumière pour prendre possession du terrain. inlassable combat. auquel adriel prendrait volontiers part. main saine appuyé sur le carrelage trempé. équilibre qui lui évite la chute jusqu'à rejoindre le regard au dessus des lunettes. un éclat de rire sur le non soin pris pour refermer la chair. « quoi, tu vas me dire que t'as de la colle magique dans ton maillot de bain ? »

@beatrice

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Mouton Lâche Messages : 147 Points : 151 Date d'inscription : 06/06/2018

Exactement.

La chaîne autour de son cou scintille, elle sort une clé en la brandissant presque comme Link quand il trouve une arme légendaire dans un coffre, s'éloignant jusqu'au local plus loin pour en ressortir deux secondes plus tard avec une boîte en plastique blanche et un peu ridicule qui fait rire Beatrice un petit moment alors qu'elle s'assied sur un transat près de sa victime.

C'était quoi ton nom déjà... Ad?
Elle lui fait la conversation, forme une petite carapace de connaissances minimes, elle a déjà en tête son prénom; Adriel, mais pourquoi se défaire d'une part de mystère. La vérité c'est que son visage revient souvent entre les autres, et il a l'air d'une de ces silhouettes qu'on atteint jamais vraiment dans la foule.

@Adriel

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Goéland Sage Messages : 50 Points : 57 Date d'inscription : 07/06/2018

et elle s'éloigne souplement. pour mieux revenir avec de quoi désinfecter tout son corps. et son cœur. la clé salvatrice retrouve sa délicate place. adriel regardant les mouvements précis de l'inconnu. intéressé. sourcil froncé, marquant la surprise. il pensait pas que le début de son prénom sortirait de la bouche d'une inconnu. « adriel. » étymologie qui s'est perdu dans le temps, qu'il n'avait jamais pris le temps de s'y intéresser. un geste qui suffit pour lui demander le sien dans le silence. face à face, assis sur les transats. il lui offre sa main blessé. aucun prédateur à l’affût, la possibilité de se laisser aller sans craindre une attaque furtive. et il chantonne les paroles d'une chanson trop connu. doucement. gardant le son dans le périmètre de l'ombre.
« J'ai besoin de toi comme d'une infirmière,
Que tu me dises que je suis hors de danger
Que mon état va s'améliorer
Que tu passes ta main dans mes cheveux,
Que tu prennes ma vie pour en faire
Quelque chose de mieux »

@beatrice

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Mouton Lâche Messages : 147 Points : 151 Date d'inscription : 06/06/2018

Sa main est tiède, et trop grande, Beatrice doit y mettre ses deux paumes pour bien regarder l'état de la plaie, mais il est comme les gosses il l'a laissée a l'air, à l'observer comme un phénomène inexpliqué, sorte d'OVNI sur son corps. Beatrice elle a pas la délicatesse des personnages en blouse blanches et visages froids, elle a les bons gestes, c'est pas une belle coupure alors elle la noie de solution saline. Moi c'est Bea. Trice.

Beatrice, Beatrice, elle avait ce prénom un peu banal mais qui pour certains ferait une marque, peut être même finirait sur une carte postale au dessus d'un bureau, elle croisait les yeux d'Adriel et, forcée de croire que ça n'aurait pas d'incidence, ça et la fissure sur l'extrémité de son corps, ce avec quoi il découvrirait les caresses et l'ivresse des corps. Pour Beatrice tout était une pile d'actions et de conséquences, il lui suffisait de lancer un dé pour savoir si ça allait être plus ou moins bénin. Fais attention à tes mains. C'est important les mains. Elle se retient pas de lui sourire dans la proximité entre sa nature semi-apprivoisée et ses gestes, parfois mal maîtrisés, elle écrase une compresse comme un on presse un coeur auquel le sang parvient plus.

J'en ai marre de faire semblant
J'en ai marre de faire comme si tout me glissait dessus
J'en peux plus d'entendre les sirènes
Même à travers le double vitrage

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Goéland Sage Messages : 50 Points : 57 Date d'inscription : 07/06/2018

hypnotisé par sa main noyée dans entre le sel et le sang. ça pique un peu. un peu plus que contre le chlore. mais adriel il a l'habitude du sel sur les plaies. la voix le déroge aux obligations de supporter la douleur. beatrice. il avait du l'entendre de la bouche des gosses, comme des plus grands. sans jamais réussir à lier le visage et le prénom. « comme dans divergente (?) » une affirmation qu'une question. elle avait les même cheveux que la fille. mais il la trouvait biens moins niaise et naïve que la demoiselle du film. il y avait cette précision et cette absence d'hésitation face au sang et à la plaie. pas de bégaiement entre les lèvres. « je te ferais pas compter les cicatrices. mais c'est le quotidien des cuisiniers. ça me surprendrait pas que tu doives me recoller une nouvelle fois avant la faim de l'été. » les langues se délient avec les doigts qui les accompagnent. mouvement doux, pour ne pas engourdir articulations et muscle. la clé autour de son cou reflète doucement le soleil sur un bout de ses tatouages. ça aveugle presque gentiment, alors qu'elle continue la chanson trop connu, d'un artiste des beaux jours. rêveur.

@beatrice

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Mouton Lâche Messages : 147 Points : 151 Date d'inscription : 06/06/2018

Quand on s’appelle Beatrice c’est dommage de gâcher ça en le réduisant à Tris de toute façon.
Les visages et les prénoms nouaient le lien trop intime, celui qui avait tendance à mal tourner dans les bouches et si on l’apostrophait souvent ‘Bea’, elle n’y voyait qu’une distance habile pour ne pas l’atteindre directement, une fois qu’un prénom se mettait à stagner à l’intérieur des têtes, c’était au tour du coeur de s’empoisonner. Elle tenait toujours la compresse contre la main d’Adriel, histoire d’interrompre le saignement comme il fallait et en échangeant avec le cuistot, elle se surprenait à trouver une fin moins expéditive qu’un pansement trop large et mal foutu.
Raison de plus pour en prendre soin, la voix de Beatrice se perd avec ses yeux qui glissent entre les doigts du garçon, elle distingue les marques mates des accidents passés, à force il développait une habitude étrange à la douleur qui rebondissait dans ses paroles.

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