Javier | Tout homme est à la fois le labyrinthe et le promeneur qui s'y perd.

Le jour à peine éclos, il fait chaud et tu te laisses réveiller par les rayons du soleil qui caresse ton visage. Tu entends le son des oiseaux qui semblent vouloir te promettre une autre belle et chaude journée d’été. Tu t’étires et tu sors du lit, une main rapidement passée dans tes cheveux. Tu déposes un baiser du bout des doigts sur la photo d’abuela qui repose sur la table de chevet. « Bueno dias, abuelita. Hagamos que este día sea tan hermoso como el de ayer, ¿sí? » Tu files sous la douche et tu enfiles t-shirt, short et souliers légers. Il est tôt, mais ta journée commence déjà. Tu apprécies le calme du petit matin. Tu en profites pour te perdre dans tes pensées, flâner et profiter du silence. Ton appareil photo autour du cou, tu regardes la vie par la lentille de ton appareil tout en marchant vers le bord de l’eau. Tu cherches à immortaliser chaque instants, chaque chose. Tes yeux croisent alors, au loin, cette silhouette, cette fille inconnue qui capte ton attention. Toujours au bord de l’eau, elle est là, à l’endroit où tu as l’habitudes de te poser. Ta curiosité piquée, tu ne peux que t’approcher après l’avoir prise en photo. Ta démarche est lente, tu n’es pas pressé. Tu ne l’es jamais. Tu te veux calme, serein.  Plus tu t’approches, plus tu la trouve belle. Les rayons du soleil éveillant les reflets sur ses cheveux. Elle semble t’appeler. Tu ne dis rien, mais tu t’assois près d’elle. Vous êtes côtes à côtes. Elle ne bronche pas. Vous êtes donc là, silencieux et confortables. Tu lui souris, sans plus. Vous vous fixer. Vous passez ainsi des heures, à vous demander qui des deux osera briser ce silence. Les mots sont de trop. Vos mains se frôlent. Tu ressens ce frisson qui parcours ton être. Une envie soudaine, tu hésites... L'embrasser, peut-être? Non... Oui... C'est cette journée d'été qui vous monte à la tête et qui vous fait naître ces idylles. Vous ne pouvez vous en plaindre, car le sentiment est chaleureux et enivrant. Tu te penches alors vers elle, doucement. Tu déposes tes lèvres sur les siennes. Tu l'effleures à peine. Vous vous perdez ainsi et tu t'étonnes presque qu'elle soit toujours là. Tu ignores tout d'elle et elle de toi. Et pourtant... sur ce bord de l'eau, sous ce soleil d'été, vous vous échanger ce baiser. Aucune question, uniquement le moment présent. Tu t'abandonnes. Car c'est une journée à la fois. Et cette journée, c'était ça: le soleil, l'eau, cette fille, toi et ce baiser.